1 mai 2018

[Yves Chiron - Aletheia] A propos de 'Dom Gérard - Tourné vers le Seigneur'

SOURCE - Yves Chiron - Aletheia n°270 - 1er mai 2018

Monsieur l’abbé Paul Aulagnier, qui fut un des premiers membres de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X (FSSPX) fondée par Mgr Lefebvre, et qui fut supérieur du district de France entre 1976 et 1994, a publié sur son site Item une très longue critique de mon livre, «sur un point précis», dit-il, «la pensée de Dom Gérard et la messe.» 
     
Il écrit aimablement: «Ce livre est très intéressant, très historique. ». Mais très vite les choses se gâtent: «C’est un livre en ”commande”, écrit-il ensuite. Les commanditaires en sont les moines du Barroux puisqu’il est édité aux Éditions Sainte Madeleine, les éditions du monastère…. Notre auteur épouse leur pensée, leur doctrine, leur point de vue. Autrement, les moines ne l’auraient pas édité…»
   
Monsieur l’abbé Aulagnier se trompe complètement et induit ses lecteurs en erreur.
   
Il parle des « commanditaires » du livre. Le terme ne me choque pas puisque c’est Dom Louis-Marie, Père Abbé du Barroux, qui, effectivement, m’a demandé d’écrire non l’hagiographie mais la biographie historique de leur fondateur. Je le remercie de cette confiance et de cet honneur. Mais ces «commanditaires» m’ont laissé une entière liberté de chercher, d’interroger et d’écrire. J’ai pu avoir accès, sans aucune restriction, à toutes les archives et interroger les témoins, au Barroux, à La Font de Pertus, à La Garde, à Rome et ailleurs. On ne m’a pas imposé le plan du livre, on ne m’a pas demandé d’ajouter ou de supprimer un chapitre, on ne m’a pas suggéré de modifier substantiellement ce que j’écrivais.
   
Lorsque l’abbé Aulagnier écrit à propos des moines du Barroux: «L’auteur et donc les moines parlent [… ] Ils vont même jusqu’à faire écrire à l’auteur…», il injurie mon travail d’historien. On ne me fait pas écrire ce que je ne pense pas et je n’ai jamais écrit sous la dictée de personne. C’est injurier aussi le Père Abbé du Barroux, et ses moines, et les moniales, que de faire croire qu’ils auraient imposé à un pauvre historien laïc d’écrire telle ou telle chose… Ma seule règle en matière d’histoire est celle que Léon XIII a recommandée aux historiens: «La première loi de l’Histoire est de ne pas oser mentir; la seconde, de ne pas craindre de dire la vérité».
   
Dieu merci, ce livre, fruit de dix ans de travail, a eu d’autres lecteurs, plus bienveillants. On me permettra de citer ces mots, manuscrits, de notre pape émérite Benoît XVI, qui a lu le livre et qui m’a écrit: «Merci du cœur pour votre grand livre!».