31 juillet 2017

[Abbé Patrick Duverger - Pour Qu'Il Règne - FSSPX (Benelux)] Entretien avec le Supérieur de district

SOURCE - Abbé Patrick Duverger - Pour Qu'Il Règne - FSSPX (Benelux) - 31 juillet 2017

Au terme de sa première année en Benelux, le Supérieur de district, Monsieur l’abbé Patrick Duverger, répond aux questions de Pour qu’Il règne, la revue trimestrielle du district.
Pour qu’Il règne : Monsieur l’abbé, après bientôt un an comme Supérieur du Benelux, quel regard portez-vous sur la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X dans cette région du monde ?
L’accueil que m’ont réservé tant mes confrères que les fidèles, dans les trois pays : Belgique, Pays-Bas, Luxembourg, a été excellent et a grandement facilité l’installation et une première découverte d’un ensemble si riche de ses variétés. J’ai déjà entrevu les ravages incalculables que la crise conciliaire a réalisés particulièrement en Benelux. Dès 1965, la réaction de courageux catholiques a fort bien préparé d’abord la venue de Mgr Lefebvre puis l’implantation de la Fraternité, présente depuis bientôt quarante ans. Aujourd’hui, il y a un bel élan dans la jeunesse pour recevoir le flambeau des mains des ouvriers de la première heure. Je prie pour que cet élan s’affermisse et s’étende. Nos prêtres ont souci de faire rayonner la Fraternité ; ils font tout ce qu’ils peuvent pour la mieux faire connaître et estimer. Car la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X fait réellement partie de l’Eglise catholique romaine et en professe toute la foi, l’exprimant sans équivoque ou nouveautés.
Pour qu’Il règne : Selon vous et de manière succincte, comment décrire la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X ?
Fondée officiellement selon le droit de l’Eglise, je dirais que la Fraternité continue de s’appliquer à sa vocation particulière selon son charisme propre, inséparables l’une de l’autre en cette époque de grave crise dans l’Eglise. Sa vocation est de servir l’Eglise par le sacerdoce catholique : former des prêtres, les conduire dans leur sanctification, et accompagner au long de leur vie consacrée les prêtres qu’ils appartiennent à la Fraternité ou pas. Son charisme est de manifester la vitalité de la Tradition de l’Eglise, de la défendre contre ceux qui, quels qu’ils soient, la remettent en cause ou la relativisent, et de répondre aux justes demandes des catholiques subissant un état de grave nécessité.
Pour qu’Il règne : Au Benelux, la Fraternité Saint-Pie X est étiquetée comme rebelle à l’Eglise et même schismatique. Qu’en dites-vous ?
Ces étiquettes n’expriment pas la réalité ; elles sont calomnieuses. La Fraternité professe et adhère d’esprit et de cœur à l’unique Eglise du Verbe incarné, Notre-Seigneur Jésus-Christ - l’Eglise catholique romaine - fondée sur Pierre et les apôtres. Cette Eglise, incarnée elle aussi dans le temps et dans l’espace, existe aujourd’hui, sous l’autorité du Pape François, Vicaire de Jésus-Christ, avec les évêques sous son autorité. La Fraternité tient à vivre dans l’unité romaine hors de laquelle il n’y a pas de salut, et refuse catégoriquement tout ce qui pourrait l’en séparer. La Fraternité, à la suite de son vénéré fondateur, Mgr Marcel Lefebvre, tient à « sentire cum Ecclesia » - juger à l’unisson de l’Eglise -, de manière bien réelle en chacun de ses membres.
Pour qu’Il règne : A l’unisson de l’Eglise, dites-vous. Voulez-vous préciser ?
La Fraternité Saint-Pie X reconnaît et adhère au Magistère de l’Eglise, entendu comme la légitime autorité de l’Eglise enseignante - le Pape et les évêques -, divinement établie pour conserver et transmettre fidèlement aux hommes d’aujourd’hui, la foi, la morale, le culte et la discipline catholiques, tels que l’Eglise les a toujours et partout tenus.
Pour qu’Il règne : Cependant, vous contestez, depuis des années, l’enseignement et la pratique des souverains pontifes ?
En effet, tant d’enseignements et de pratiques sont objectivement contestables, parce qu’étrangement dissonants et même contraires à la Tradition de l’Eglise. De fait, la Fraternité Saint-Pie X n’adhère pas à l’« aggiornamento » - mise à jour - voulu au concile Vatican II et aussi dans ses réformes postconciliaires, causes d’une profession de foi ambigüe, d’un enseignement déficient, d’une liturgie équivoque et désacralisante, d’une discipline douteuse.
Pour qu’Il règne : La Fraternité verra-t-elle un jour son bon droit rétabli et reconnu ?
La Fraternité, œuvre d’Eglise, a le droit d’être reconnue, telle qu’elle est, selon sa vocation et son charisme propres, par un juste statut canonique. La Fraternité en exprime le légitime désir. Bien évidemment, une telle reconnaissance ne saurait mettre sous le boisseau l’impérieuse nécessité de continuer le bon combat de la foi, en dénonçant les erreurs et même les hérésies partout répandues, et en donnant aux âmes de bonne volonté les moyens de tout restaurer dans le Christ, notre Seigneur et notre Roi. La Fraternité a la conviction que cette reconnaissance, réparant une longue injustice, apporterait à l’Eglise une grâce de renouveau, aujourd’hui si urgente. Notre-Seigneur Jésus-Christ y pourvoira selon sa Sagesse qui nous dépasse. Il est le Chef de son Eglise.