15 avril 2017

[Abbé Patrick de La Rocque, fsspx - Le Chardonnet] Notre cri de victoire

SOURCE - Abbé Patrick de La Rocque, fsspx - Le Chardonnet - avril 2017

« Nous croyons » : ce cri illumine les ténèbres de la nuit, il jaillit de par le monde en tous ces lieux où, assemblés autour du cierge pascal tout juste allumé, les catholiques cé- lèbrent la Résurrection du Seigneur Jésus-Christ. Prononcé par les caté- chumènes juste avant leur baptême, repris par tous lors du renouvellement de leurs engagements baptismaux, ce cri est certes un cri de joie à l’annonce de la Résurrection, mais il est surtout un cri de victoire. Saint Jean, le premier apôtre à avoir cru en la Résurrection, le déclare sans ambages  : «  La victoire qui a vaincu le monde, c’est notre foi  » (1 Jo, 5, 4). 
     
Car c’est un Christ victorieux que nous adorons, un Christ victorieux à la suite duquel nous marchons. Ne soyons pas dupés par l’apparent monopole infernal. Le démon et sa puissance de destruction sont risibles au vu de la profondeur de la victoire du Christ. Le bon larron, arraché in extremis au diable, prouve l’extrême fragilité de l’emprise démoniaque sur les âmes depuis que Jésus les a rachetées par son sang : la foi vive et repentante est plus puissante que toutes les tentations du monde. Satan est un vaincu, et il le sait. Contre la victoire du Christ il ne peut rien. Aussi l’enfer ne combat-il pas pour gagner, mais pour arracher autant d’âmes possibles à la victoire du Christ. Victorieux il l’est, ce Christ sorti vivant du tombeau pour ne plus jamais mourir. Victorieux il l’est, et plutôt trois fois qu’une : vainqueur de la mort, vainqueur du péché, vainqueur du Prince des ténèbres. Nous le croyons. En cette foi vive, cette triple victoire devient nôtre, l’apôtre l’affirme. 
     
Certes, la mort continue à faucher les hommes. Mais, nous croyons que par la Résurrection de Jésus-Christ la mort n’aura pas le dernier mot, loin s’en faut. À la question du Seigneur : « Je suis la résurrection et la vie, quiconque croit en moi, même s’il meurt, vivra. Crois-tu cela  ?  » (Jo 11, 25), avec Marthe nous répondons sans hésiter  : «  Nous croyons ». Nous savons que, morts dans le Christ, nous ressusciterons au dernier jour. 
     
Certes le péché continue d’asservir les hommes. Mais nous croyons que par la Résurrection de Jésus une vie nouvelle nous est communiquée et que, dès maintenant, nous pouvons briser les chaînes du péché et faire de notre vie un immense acte d’ado- ration et d’action de grâces. Au Seigneur qui enseignait la samaritaine : « Crois-moi, l'heure vient – et c'est maintenant – où les véritables adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité » (Jn. 4, 23), nous répondons sans hésiter : « Nous croyons ». 
     
Certes, le diable continue à tendre ses pièges, à nous harceler de ses tentations. Mais nous croyons que par la Résurrection, le Prince de ce monde est déjà vaincu et que, vivant en Jésus-Christ d’une vie nouvelle, il nous est donné d’échapper à son emprise. Le même saint Jean le rappelle  : «  Vous êtes forts, parce que la parole de Dieu demeure en vous et qu’ainsi vous avez vaincu le Mauvais  » (1 Jo 2, 14). Ainsi, par « le bouclier de la foi nous éteignons les traits du démon » (Ep 6, 16). «  Nous croyons  ». Croyez-vous vraiment  ? Croyez-vous que vous pouvez être plus forts que le péché, plus forts que le diable et vivre d’une vie nouvelle ? Votre réponse, vous la proclamerez la nuit de Pâques. Forte de votre affirmation, l’Église vous dira alors : « Si vous êtes ressuscités avec le Christ, recherchez les choses d’en haut  ; ayez du goût pour les choses d’en haut, non pour celles qui sont sur la terre  » (Col 3, 1, épître de la nuit pascale). 
     
Bonne et sainte fête de Pâques à tous,
Abbé P. de LA ROCQUE