17 mars 2015

[Abbé Néri - Le Forum Catholique] Un vœu pour Mgr. Williamson

SOURCE - Abbé Néri - Le Forum Catholique - 17 mars 2015

L'annonce d'une prochaine consécration épiscopale par Mgr. Williamson vient illustrer avec éclat la gravité de la situation qui traverse l'Eglise depuis plusieurs décennies. Le rapprochement entre cet acte et celui posé par Mgr. Lefebvre a été fait immédiatement, et donnera lieu certainement a beaucoup de controverses.

Sans rentrer dans les secrets des cœurs dont seul Dieu est juge, je souhaite aux personnes concernés (que j'ai bien connu et estimé) d'être animées du même esprit qui a guidé le choix de Mgr. Lefebvre. Pour mieux le comprendre il n'est pas inutile d'en rappeler la source commune qui transparaît chez l'abbé Victor-Alain Berto, dont la devise, inspirée de l'enseignement du Père le Floch, figure dans son testament : 
"Puissé-je mourir aussi romain que j'ai vécu!",
elle exprime l'espérance de persévérer jusqu'à la mort dans la fidélité à l'Eglise Romaine.

On peut méditer et nourrir sa réflexion dans ses quelques lignes où il explique avec une clarté remarquable l'importance de cette fidélité :
"C'est le bonheur de l'Eglise, qui lui a été divinement prédit et promis, que toute sa solidité et sa stabilité lui sont communiqués par le Rocher sur lequel elle s'édifie pierre à pierre au long des siècles. Tout ce qui ne consent point à recevoir de lui sa consistance est inconsistant, à recevoir de lui sa forme est difforme, à recevoir de lui sa règle est déréglé, à recevoir de lui son unité est désuni... à recevoir de lui sa mesure est démesuré... Telle est la disposition instituée par la Sagesse éternelle et incréée, et toute prétendue sagesse humaine qui prétend substituer une autre disposition à la sienne n'est que folie vouée à la stérilité et à la ruine." (1)
Mgr. Lefebvre qui fût comme l'abbé Berto un élève du séminaire français de Rome et disciple du Père le Floch, partageait cet attachement à Rome, d'où la véritable peine qu'il éprouva dans la résistance aux directives des Papes imbus de libéralisme qui ébranlèrent l'Eglise jusqu'au plus profond de son être. Cela apparaît clairement dans sa célèbre déclaration de 1974 (2) :
"Nous adhérons de tout cœur, de toute notre âme à la Rome catholique, gardienne de la foi catholique et des traditions nécessaires au maintien de cette foi, à la Rome éternelle, maîtresse de sagesse et de vérité. 
Nous refusons par contre et avons toujours refusé de suivre la Rome de tendance néo-moderniste et néo-protestante qui s'est manifestée clairement dans le Concile Vatican II et après le Concile dans toutes les réformes qui en sont issues."
Ainsi que dans la réponse qu'il adressa à l'abbé de Nantes où il précise ainsi sa pensée:
"Avec le Pape Paul VI nous dénonçons le néo-modernisme, l'auto-démolition de l'Eglise, la fumée de Satan dans l'Eglise et en conséquence nous refusons de coopérer à la destruction de l'Eglise par la propagation du modernisme et du protestantisme en entrant dans les réformes qui en sont inspirées même si elles nous viennent de Rome. 
Comme j'ai l'occasion de le dire récemment à Rome à propos du Concile Vatican II : le libéralisme a été condamné pendant un siècle et demi par l'Eglise. Il est entré dans l'Eglise à la faveur du Concile.

L'Eglise se meurt des conséquences pratiques de ce libéralisme. Nous devons donc tout faire pour aider l'Eglise et ceux qui la gouvernent à se dégager de cette emprise satanique. 
Voilà le sens de ma "Déclaration". (3)
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(1) Notre-Dame de joie - correspondance pp.258-259
(2) Un évêque parle p. 119
(3) ibid. pp. 120-121