20 janvier 2015

[Abbé Christian Bouchacourt, fsspx - Fideliter] Tu sanctifieras le Jour du Seigneur

SOURCE - Abbé Christian Bouchacourt, fsspx - Fideliter - janvier 2015

Il ne se passe pas une semaine sans que le gouvernement nous annonce une réforme dite de société qui lacère un peu plus le visage de la France catholique. Après la destruction de la famille par le vote du « mariage » homosexuel, après la célébration de l'avortement revendiqué comme une conquête et un droit que toute femme doit défendre, voilà maintenant le repos dominical remis en cause. Ce serait, paraît-il, une avancée sociale qui favoriserait le redémarrage de notre économie moribonde...

Cette revendication impie ne date pas d'aujourd'hui. Il faut relire les paroles du saint Curé d'Ars à ses ouailles sur ce sujet : « Vous travaillez mes enfants, mais ce que vous gagnez ruine votre âme et votre corps. Si on demandait à ceux qui travaillent : "que venez-vous de faire ?" Ils pourraient répondre : "je viens de vendre mon âme au démon, de crucifier Notre-Seigneur, et de renoncer à mon baptême. Je suis pour l'enfer... Il faudra pleurer toute une éternité pour rien" (...) Oh ! comme il se trompe dans ses calculs, celui qui se démène le dimanche avec la pensée qu'il va gagner plus d'argent ou faire plus d'ouvrage ! (...) le dimanche c'est le bien du bon Dieu, c'est son jour à lui. Il a fait tous les jours de la semaine ; il pouvait tous les garder, il vous en a donné six, il ne s'est réservé que le septième.»

Comment ne pas mettre en relation ces paroles avec celles que Notre-Dame adressa aux deux enfants de la Salette ? « Je vous ai donné six jours pour travailler, je me suis réservé le septième, et on ne veut pas me l'accorder. C'est ce qui appesantit tant le bras de mon Fils ». En effet, travailler le dimanche, sans raison grave ou dispense, offense gravement Dieu et attire sur ceux qui s'y adonnent et sur les sociétés qui le favorisent le courroux divin. C'est l'enseignement constant de l'Église, même si elle a toujours autorisé ceux qui servaient le bien public à travailler une partie du dimanche, comme les boulangers par exemple.

Le dimanche est le jour que l'Église a réservé à Dieu ! Respectons-le en assistant à la messe et en nous abstenant de travailler. Dieu l'a voulu pour rappeler à l'homme qu'il devait vivre dans sa dépendance, pour qu'il puisse vaquer à la prière, se reposer et s'adonner aux joies familiales. Le dimanche est une respiration pour l'âme et le corps de l'homme. Si ce dernier le néglige, l'équilibre de son foyer en pâtira ainsi que son équilibre naturel et surnaturel.

Il est donc grave de vouloir s'affranchir de ce commandement. La CGT, contre toute attente, a défendu le repos dominical avec des arguments naturels de bon sens... Mais qu'ont dit nos évêques ? Encore une fois leurs langues de buis se sont unies aux langues de bois. Dans leur grande majorité ils sont restés aphones ou inaudibles. On ne peut être que consterné par les paroles que Mgr Vingt-Trois prononça sur RTL le 12 décembre dernier. « Nous avons besoin d'un jour repère, et il est logique que dans un système de culture chrétienne, ce soit le dimanche. (...) Ce n'est pas une revendication spécifiquement confessionnelle (...) et je ne vise pas à influencer le débat parlementaire » ! Certes, il dit s'opposer à cette loi mais ne donne aucun argument doctrinal et ne manifeste pas la fermeté que l'on attendrait de la part d'un cardinal de la sainte Église. Avec des opposants comme cela, les adversaires de l'Église ont de beaux jours devant eux ! Face à une telle démission, me viennent à l'esprit ces paroles, en écho à celles que sainte Jeanne d'Arc adressa à l'évêque qui l'envoyait au bûcher : «Évêques, c'est par vous que meurt la France catholique » !

Plus que jamais, en ce début d'année, vivons en catholiques ! Respectons le dimanche par amour pour Dieu, celui de nos âmes et pour l'équilibre de vos familles. Hors de cette obéissance qu'il nous demande, notre société, qui cherche tant à s'affranchir de lui, ne trouvera ni la paix ni la justice tant désirées.

À tous, je souhaite une bonne et sainte année. Que l'Enfant Jésus vous bénisse et vous comble de grâces !

Abbé Christian Bouchacourt +, Supérieur du District de France