3 décembre 2014

[Abbé Thierry Gaudray, fsspx - Le Carillon du Nord] "Bien chers Fidèles, vous avez entre les mains votre bulletin paroissial..."

SOURCE - Abbé Thierry Gaudray, fsspx - Le Carillon du Nord - décembre 2014

Bien chers Fidèles, vous avez entre les mains votre bulletin paroissial. Son but est de prolonger la prédication dominicale, de faire connaître les événements passés et futurs de notre communauté et ainsi de resserrer les liens qui nous unissent. Il est un moyen de favoriser une vraie vie paroissiale.

Pendant les trois premiers siècles de l’Église, le mot de « paroisse » désignait le cercle de la juridiction d’un évêque, c'est-à-dire une ville autour de laquelle se regroupaient un nombre plus ou moins considérable de bourgs et de villages. À mesure qu’augmentait la multitude des chrétiens, les cathédrales devenaient insuffisantes et les évêques commencèrent à ériger d’autres églises où ils envoyèrent des prêtres à tour de rôle chaque dimanche. Puis le bien des fidèles exigea que l’on attacha un prêtre à poste fixe à chacune de ces églises. Saint Épiphane (+ 403) affirme que l’on adopta cette pratique à Alexandrie dès le début : « toutes les églises de la communion catholique, soumises à un seul archevêque, avaient leur prêtre particulier, lequel exerçait le saint ministère en faveur de la population agglomérée autour de chacune d’elles » (cité dans le Dictionnaire des antiquités chrétiennes de M. l’abbé Martigny). C’est le « curé » c'est-à-dire celui à qui a été confié le « soin » et le « souci » des âmes d’une circonscription ecclésiastique déterminée. La vie paroissiale est donc ce par quoi les fidèles entretiennent et développent la vie reçue au baptême. Elle est ce qui nous rattache concrètement à l’Église.

Nous avons bien conscience que les paroisses de la Fraternité Saint-Pie-X ne bénéficient pas d’un statut ordinaire. C’est la nécessité de trouver un enseignement et une vie intégralement catholiques, pour nous-mêmes et pour nos enfants, qui nous a contraint à fuir nos paroisses d’origine et à établir ces oasis. Mais nul doute que l’Église, qui ne peut abandonner ses enfants, accorde une juridiction extraordinaire aux prêtres qui sont ainsi vraiment responsables de notre salut éternel. C’est précisément parce que la paroisse est indispensable à la vie catholique que nous nous sommes retrouvés.

Pour tous les fidèles du prieuré de la Sainte-Croix, ce bulletin n’est donc pas une publication parmi d’autres. Il est une expression du lien qui nous unit au mystère de l’Église.

Dans les circonstances difficiles que nous traversons, le « Carillon du Nord » devra bien souvent dénoncer les dangers qui nous menacent. C’est ainsi qu’au lendemain du synode inouï qui a eu lieu à Rome, ce numéro évoquera quelques vérités fondamentales ayant trait au mariage. « Dans notre monde de pécheurs, l’annonce de la vérité révélée par Dieu est inséparable de la condamnation des erreurs forgées par Satan. Il est bien des cas où l’évangélisation ne peut se passer de condamnation, malgré toute la miséricorde de l’apôtre et à cause même de cette miséricorde » (R.P. Calmel). Mais la vie catholique ne se réduit pas à la profession intégrale de la foi. Ce bulletin nous invitera à nous engager toujours mieux dans une vie paroissiale. L’Église est une société. Le salut ne peut pas s’opérer individuellement, à l’écart des autres fidèles qui providentiellement vivent à nos côtés. La reconnaissance effective de l’autorité des pasteurs qui nous sont envoyés nous conduit au dévouement concret à notre paroisse. Que les parents qui font des sacrifices pour envoyer leurs enfants dans des écoles intégralement catholiques ne s’imaginent pas être bénis par de nombreuses et solides vocations s’ils ne donnent pas eux-mêmes l’exemple de cette générosité!

N’écoutons pas le démon qui divise et détruit! Rappelons-nous qu’il tente quelquefois sous apparence de bien. Voyons les choses telles qu’elles sont et soyons généreux! Que les déceptions passées n’entament pas notre courage et notre bon esprit. «Ne nous lassons pas de faire le bien ; car, le moment venu, nous moissonnerons, si nous ne nous lassons pas» (Gal. VI, 9).

Nous souhaitons que ce Carillon sonne loin et clair. «Haut les cœurs!» Remercions le bon Dieu du bien qu’il est encore possible de faire ! Je vous bénis. Votre tout dévoué

Abbé Thierry GAUDRAY