2 mars 2014

[Peter Kwasniewski - New Liturgical Movement / Notions Romaines] Dites seulement "non" au missel 65

SOURCE - version française par Notions romaines d'un texte anglais de Peter Kwasniewski sur New Liturgical Movement - 2 mars 2014

[Par M. Peter Kwasniewski]

M. Joseph Shaw a fait une énorme faveur au monde des passionnés de la messe en tuant dans l’œuf les récentes spéculations qui suggéraient, que peut-être, après que tout soit fait et dit, nous devrions adopter le missel intérimaire de 1965 comme nouvelle plateforme du rite romain. Après tout, on en dit qu’il satisfait tous les objectifs de Sacrosanctum Concilium tout en évitant les pièges et embûches de la révolution de 1970. 

Le seul est problème est…qu’il y a plusieurs problèmes et c’est de cela dont traite le texte de M. Shaw, alors assurez-vous de le lire. En somme, le missel de 65 était une rapide agriculture sur abattis-brûlis du missel de 1962 pour acheter du temps pour l’achèvement du missel innovateur de Bugnini. Certains changements du missel de 65 vont déjà au-delà de ce qu’avait abordé les Pères conciliaires dans le vestibule du Concile et encore moins que ce qu’ils ont voté et inclus dans Sacrosanctum Concilium. Ce missel marqua le début de la fin et doit être comme tel résisté à tout prix même en tant qu’option théorique.

En effet, pour être conséquent, nous devons admettre qu’il n’y a pas de mystique propre à l’édition de 1962 comme le savent tous ceux qui sont impliqués dans l’étude et la promotion de la liturgie. Le missel de 62 porte déjà la signature particulière de l’oeuvre de Bugnini. Je crois comprendre que l’édition de 62 fut choisie par le Vatican plutôt que disons l’édition de 65 ou 67 tout simplement parce que Mgr Lefebvre avait finalement arrêté son choix sur celui là pour son clergé et ses fidèles avec qui l’on cherchait à se réconcilier (et avec qui, nous pouvons espérer, nous continuerons de chercher à se réconcilier). Et à toutes fins utiles, ce missel semblait un choix assez convenable comme dernière editio typica pré-conciliaire. Mais il y a de nombreuses raisons de questionner, par exemple, la réforme pataude de la Semaine Sainte dans les années 50, motivée par une combinaison d’antiquarisme et de modernisme et nous pouvons espérer au fil du temps qu’il y aura une ouverture à ce que l’on utilise un missel pré-réformiste tout court.

L’article de M. Shaw apparut à la fois sur son blogue, LMS Chairman et sur Rorate Caeli, alors vous pouvez y accédez à ces deux endroits. Que Dieu le récompense pour le fait qu’il nous ait rappelé que nous n’avions pas besoin d’une nouvelle ère de bricolage avec ce qui nous a été transmis. Comme la Fédération internationale Una Voce l’a si sagement recommandé, laissons-nous premièrement le temps de se réapproprier un profond sens de révérence pour la tradition catholique. Ensuite, et ce seulement après que la poussière soit retombée sur cette horrible expérimentation de la deuxième moitié du XXe siècle, pourrions-nous mériter de voir encore une fois quelque chose digne d’être appelée un développement organique de la tradition.

Pour y aller d’une suggestion plus approfondie: pourquoi doit-on supposer que la liturgie traditionnelle aie besoin d’être réformée ou changée, tout particulièrement à ce moment-ci dans notre histoire? Oui, Sacrosanctum Concilium demanda quelques changements, mais il y a 50 ans de cela; et comme nous avons eu à ignorer, modifier ou passer sous silence certains passages dans Gaudium et Spes qui aujourd’hui semblent surannés ou naïvement optimistes, de même ces décennies ont mis en relief dans Sacrosanctum Concilium des passages dubitatifs, des théories éclatées et des notions réductrices de ce qui est «pastoral» qui ont causé tant de dommage dans leur mauvaise application et qui pourraient causé des nouveaux dommages, ou à tout le moins de la confusion et des troubles, dans toute application future. Si l’enseignement riche et nuancé de saint Pie X, Pie XI et Pie XII à propos de la participatio actuoso commençait à être appliqué comme ces papes l’avait demandé, le plus important desiratum du Concile aurait déjà été atteint et nous pourrions consigner avec gratitude quelques uns des passages les plus embarrassants (surtout le n. 34, évocateur d’une mentalité rationaliste) dans les annales des années 60.

Traduction: Notions romaines