16 septembre 2012

[Mgr Tissier de Mallerais, fsspx] Conférence au prieuré Saint-Louis-Marie Grignon de Montfort à Gastines.

SOURCE - Mgr Tissier de Mallerais, fsspx - Transcription par "Chrysogone" du forum "Un évêque..." - 16 septembre 2012

Voici la relation (d’après des notes complètes dont j’ai vérifié la justesse) de la fin de la conférence de Mgr TISSIER de MALLERAIS le 16 septembre 2012 au prieuré St Louis Marie Grignon de Monfort sur le thème “L’esprit de la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X”.

Le Matin, Mgr Tissier avait confirmé une cinquantaine de personnes à la collégiale de Thouars, la conférence lui avait été demandée par le précédent prieur. Je n'ai écrit que la partie qui concerne l'actualité.

Pendant une heure Mgr Tissier a raconté l’histoire de Mgr Lefebvre et de la Fraternité, car « son esprit, c’est son histoire ». Il a fini cette partie en disant que Mgr Lefebvre était en paix à la fin de sa vie, car il avait tout mis en place pour assurer la continuation de ses œuvres.

C’est là que commence la relation, (Mgr Tissier de Mallerais a parlé sans lire ses notes) :
« Mgr Lefebvre avait transmis tout ce qu’il avait reçu. Tout l’héritage du père Le Floc’h, du séminaire, toute son expérience, ils les avait transmis dans la fraternité et ça continue à marcher, mais à condition que nous continuions avec le même esprit de combat.

Il n’est pas question de rendre les armes en pleine bataille, nous n’allons pas chercher l’armistice alors que la guerre fait rage : avec Assise 3 ou 4 l’année dernière ; avec la béatification d’un faux bienheureux le pape Jean-Paul II. Une chose fausse, une fausse béatification. Et l’exigence sans cesse rappelée par Benoît XVI d’accepter le Concile et les réformes du magistère post-conciliaire. Il l’a dit sans cesse. Il l’avait dit à Mgr Fellay lors de l’audience qu’il lui avait accordé en août 2005 : Pour être catholique il faut accepter le Concile et les réformes, et le magistère d’après le Concile. C’est public puisque Mgr Fellay avait eu une interview après en expliquant ce qui c’était passé.

Et voilà qu’en 2012, six ans après, que le pape revient en touche avec nous pour nous proposer une solution en or, une prélature personnelle que Mgr Lefebvre avait déjà présenté lui-même au cardinal Gagnon. C’est l’initiative de Mgr Lefebvre ; il avait dit : “Voilà, si vous nous accordez un évêque nous pourrions faire une prélature personnelle de la Fraternité Saint Pie X qui inclurait les œuvres amies” : les Dominicains, les Capucins, les Dominicaines, les Bénédictines, les Bénédictins.., toute la famille de la Tradition.

Visiblement, en 1988 la très Sainte Vierge n’avait pas voulu de cela, puisque en l’espace d’une nuit c’était terminé, le 5 mai Mgr Lefebvre avait signé et le 6 mai au matin c’était terminé. Ça n’a pas duré plus de 10 heures l’accord de 1988. Eh bien, l’accord imaginé en 2011-2012 a duré six mois, ça n’a pas été béni par la Sainte Vierge. (Nous avons prié rosaire sur rosaire, et nous continuons, c’est très bien) mais la Très Sainte Vierge n’a pas appuyé cette idée visiblement. Elle n’a pas marché dans ce chemin, puisque le 30 juin (c’est un secret que je vous révèle mais ce sera rendu public), le 30 juin 2012 le Pape écrivait de sa blanche main une lettre à notre supérieur général, Mgr Fellay, signée de sa main : “Je vous confirme effectivement, pour être vraiment réintégrés dans l'Église (passons sur l’expression) il faut vraiment accepter le concile Vatican II et le magistère post-conciliaire.”

C’est en principe un point d’arrêt, parce que cela nous ne pouvons pas l’accepter quand même ; ça nous ne le signerons quand même pas. On peut préciser, parce que le concile c’est si vaste que vous y trouvez de bonnes choses, mais ce n’est pas l’essentiel du Concile.

Le Concile sur quoi l’analyser ? Sur trois documents : la liberté religieuse, l’œcuménisme, et la collégialité.
  • La collégialité qui détruit le pouvoir du Pape qui n’ose plus résister aux conférences épiscopales, qui détruit la pouvoir des évêques qui n’osent plus résister aux conseil épiscopal, qui détruit le pouvoir des curés qui n’osent plus résister au conseil paroissial et aux laïcs dans les paroisses.
  • L’œcuménisme qui fait respecter les valeurs de salut des fausses religions et du protestantisme, des choses fausses...
  • Et puis la liberté religieuse qui laisse volontiers construire librement des mosquées dans nos pays...
Évidemment, ça nous ne pouvons pas le signer. Du fait qu’on nous demande de le signer, les accords ne marchent pas. Je dirais que sur ce point il n’y a pas d’accord, il n’y aura pas d’accord.

C’est tout ce que je peux vous dire, je ne pense pas que Rome va nous lâcher. La Rome moderniste va revenir en touche à touche avec nous, c’est inévitable. Ils sont décidés ; ils sont persévérants ; ils veulent nous amener au Concile, alors prions.

Personnellement, jamais je ne signerai des choses comme ça, c’est clair.

Jamais je n’accepterai de dire que la nouvelle messe est légitime ou licite, je la dirai souvent invalide comme disait Mgr Lefebvre.

Jamais je n’accepterai de dire : “Dans le concile, si on interprète bien, oui peut-être quand même, qu’on pourrait le faire correspondre avec la Tradition, on pourrait trouver un sens acceptable.” Jamais je n’accepterai de dire ça. Ça serait un mensonge, il n’est pas permis de dire un mensonge, même s’il s’agissait de sauver l'Église.

Je vous dit ce que je pense. Alors je pense que vous n’avez pas à avoir peur parce que je ne suis pas seul à penser comme cela dans la Fraternité.

Et puis voilà, faisons confiance à la Sainte Vierge qui nous a tiré d’un très mauvais pas, c’est vrai. Cette année elle nous a tiré de ce mauvais pas, elle n’a pas voulu de cette histoire d’accord. A savoir, que nous allions à Rome pour nous soumettre aux autorités conciliaires. Certes, ils sont l’autorité dans l'Église, le Pape est pape successeur de Pierre, mais il est aussi le représentant de ce système d’église, qui coiffe l'Église, qui paralyse l'Église, qui empoisonne l'Église, ce que l’on appelle l’église conciliaire par commodité de langage. Ce n’est pas une autre Église, c’est un nouveau type d’église, c’est une nouvelle religion qui a pénétré dans l'Église catholique, soutenue par les papes et toute la hiérarchie, tous les évêques à part quelques exceptions rarissimes.

Comment voulez-vous chers fidèles que nous soumettions à une telle hiérarchie ? Ça aurait été impossible de collaborer, ça aurait été une collaboration de pacotille, un mensonge. Jamais nous n’aurions collaboré et nous aurions été sans cesse persécutés, menacés par ces évêques et par Rome. Comment voulez-vous survivre dans de telles conditions ? Avec l’obligation de signer un texte un texte mensonger, ah non !

Voilà telle est ma détermination comme évêque de la Fraternité, et je pense que c’est la détermination de tout le monde.

Alors, il y a eu ce chapitre général que nous avons réuni au mois de juillet, où nous avons pris des décisions très douces, softs comme on dit. A savoir, présenter à Rome de tels obstacles que Rome n’ose plus nous ennuyer, mettre des conditions pratiquement irréalisables pour les empêcher de nous faire de nouvelles propositions.

Mais le démon est malin, je pense qu’ils vont revenir à l’attaque, je me prépare gentiment aussi à nous défendre et la Fraternité se défendra.

Mgr Fellay nous a présenté cela à Ecône, à la retraite sacerdotale et je peux vous dire confidentiellement, mais comme c’est enregistré je ne vous dirais rien (rire collectif), qu’il nous a donné des paroles un peu consolantes quand même. Voilà ce que je peux vous dire, un peu consolantes et encourageantes.

Sur ce, faisons confiance à la Vierge Immaculée, immaculée dans sa Foi comme le disait la pape Saint Pie X. Elle pourra nous garder intègres et nous garder cet esprit de combat, qui est l’esprit de la Fraternité Saint Pie X. L’esprit de combat pour la foi, pour la messe, pour le sacerdoce, et pour le Christ-Roi. Merci.»
Observation : la conférence a été enregistrée par le prieuré St Louis-Marie Grignon de Monfort, ils vendent de CD de la conférence 5 €.