24 mai 2012

[Marie-Lucile Kubacki - La Vie] Intégristes : Nostra Aetate est-elle contraignante ?

SOURCE - Marie-Lucile Kubacki - La Vie - 24 mai 2012

Le cardinal Brandmüller, ancien président du Comité pontifical des sciences historiques, a déclaré que les déclarations “Nostra Aetate” sur les relations avec les autres religions et les racines juives du christianisme et “Dignitatis humanae” sur la liberté religieuse avaient une valeur moins “contraignante”que les autres textes du Concile Vatican II.
INTEGRISTES : DEBATS AUTOUR DE NOSTRA AETATE
Alors qu'il présentait un livre sur le Concile vu par Benoît XVI, le cardinal Brandmüller a déclaré que la déclaration “Nostra Aetate” sur les relations avec les autres religions et les racines juives du christianisme et “Dignitatis humanae” sur la liberté religieuse avaient une valeur moins “contraignante”que les autres textes du Concile Vatican II. Il a ensuite souhaité la réussite de la tentative de réunification de l'Eglise initiée par le Pape avec les intégristes. Il faut néanmoins préciser que le cardinal Brandmüller ne visait pas tant le contenu des textes que leur nature canonique : puisque “Nostra Aetate” et “Dignitatis humanae” ont statut de déclaration et non de constitution.

> Cette affirmation intervient à la suite de celle faite le 16 mai par le cardinal Kurt Koch, Président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, selon qui Nostra Aetate est contraignante pour un catholique, au même titre que tous les autres textes du magistère. De même, pour Agostino Marchetto, secrétaire à la retraite du Conseil pontifical pour la pastorale des migrants et des personnes en déplacement, la réconciliation avec les intégristes suppose une pleine acceptation des textes du Concile là où le cardinal Brandmüller estime qu'ils doivet être “pris au sérieux comme des expressions du Magistère vivant»

> Comme le rappelle l'agence APIC, “le préambule doctrinal soumis en septembre 2011 aux Lefebvristes comme condition de retour stipule clairement une ouverture à “une légitime discussion“ concernant “l’étude et l’explication théologique d’expressions ou de formulations particulières présentes dans les textes du concile Vatican II et du magistère qui a suivi“.”

>Pourtant, on voit mal Benoît XVI revenir sur la liberté religieuse, l'oecuménisme et le dialogue interreligieux, dont il a toujours été un fervent défenseur. Jeune cardinal au moment du Concile, il faisaient parti de ceux qui souhaitaient “une réforme liturgique, une évolution en matière oecuménique ou dans le regard porté sur les juifs”.

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