25 novembre 2011

[Christophe Saint-Placide] La température de la FSSPX

SOURCE - Christophe Saint-Placide - 25 novembre 2011

Sous le pseudonyme d’Ennemond, un proche de Suresnes et des hautes instances de la FSSPX, calme le jeu sur le Forum « Fecit », qui est pratiquement un média de cette Fraternité. Il répond aux bruits complaisamment repris par Golias, lesquels voudraient que la grande majorité des prêtres (surtout français) de la FSSPX soient hostiles à une reconnaissance de la Fraternité par le Saint-Siège.

Message d’Ennemond : 
Voilà la réponse adéquate aux errements qui circulent sur le net par Ennemond le 24-11-2011 (19:30:21)
Je ne crois pas m’avancer en affirmant que 100 % des prêtres de la FSSPX que je connais sont favorables à une régularisation de cette œuvre, c’est-à-dire qu’ils souhaitent la résolution des différends et la reconnaissance de cette société. Dans la même proportion, 100 % d’entre eux ne veulent pas d’une régularisation à n’importe quelle prix (qui nous ferait plus ou moins avaler des principes qui sont décrétés catholiques depuis 40 ans seulement, et qui nous placerait au moins pour partie dans une situation sous contrôle d’évêques comme NN.SS. Bouilleret, Nourrichard ou Daucourt).
La vraie solution est surnaturelle, non divinatoire, c’est celle que nous donne Mgr Fellay et, à sa suite, l’abbé Bouchacourt : le chapelet et la pénitence. La croisade du rosaire se poursuit jusqu’en juin !
Le message d’Ennemond est, bien entendu, à décrypter, selon le genre littéraire de ces sortes de communiqués :
  • « Je ne crois pas m’avancer en affirmant… », dit Ennemond, ce que l’on peut traduire par : « J’ai fait relire mon message par telle ou telle autorités qui, quoi qu’elles en aient, n’ont pourtant rien pu trouver à redire à ma formulation ».
  • Ennemond jette un voile pudique sur une fronde de prêtres fsspx, qui ne concerne pas un nombre considérable d’entre eux : cette omission est même l’objet principal du message. Il est patent que l’opposition aux accords s’est manifestée ces derniers temps presque à la limite de ce que des supérieurs peuvent admettre dans une société ecclésiastique, a fortiori dans une société qui affiche son respect des principes traditionnels, c’est-à-dire où l’on accorde au Supérieur une grâce d’état pour prendre les grandes décisions prudentielles. Mais Ennemond peut relativiser cette fronde en toute assurance : les prêtres mécontents sont loin d’être le grand nombre et ils se soumettront lorsque le Supérieur aura fait connaître sa décision. De sorte que son affirmation : 100% sont d’accord mais pas à n’importe quel prix, est vraie.
  • En tenant pour négligeable la vraie revendication de la minorité frondeuse (revendication qui est : « Pas d’accord avec Rome avant que Rome ait totalement rejoint la Tradition ») et en circonscrivant le prix que l’ensemble (= la grande majorité) des prêtres de la FSSPX ne veulent pas à payer, savoir : « avaler des principes qui sont décrétés catholiques depuis 40 ans seulement » et être placés « sous contrôle d’évêques comme NN.SS. Bouilleret, Nourrichard ou Daucourt », Ennemond sait que du second point il n’a jamais été question, et que le premier est une question de limage des formulations du fameux « Préambule doctrinal ». En d’autres termes, Ennemond prépare en douceur les esprits à une décision favorable du supérieur à la reconnaissance de la FSSPX.
  • Enfin, par un appel au surnaturel vers le croisade de rosaires qui se poursuivra jusqu’en juin, Ennemond laisse entendre que l’ensemble du processus va prendre tout de même du temps, qu’il ne faut pas s’affoler, qu’il n’y a pas le feu, etc. Car il sait bien que là est toute la difficulté psychologique de la FSSPX : il lui faut passer d’une analyse de type « quatre-vingt-huitard », qui est restée plus ou moins en vigueur malgré un changement considérable de paysage, à une analyse nouvelle adaptée à un tout autre contexte, et cela demande pour « la base » un certain temps.